C'est de saison

Une activité de saison sont les évaluations annuelles.
Ah les évals.

Il y a 2 semaines un vendredi soir, vers 19h45, Bibi a craqué et a pleuré de rage mélange de fatigue marre ou que sais-je.
Non, pas devant Chef. Non mais.
Et je n'avais pas fini ma journée. Ai quitté le bureau vers 22h15 ce soir là.

Le 3/4 de mes projets foutent le camp. Et moi avec. Je passe environ 6h/jour en réunion. Chaque réunion augmente ma charge. Lorsque je sors de réunion, je dois faire le travail qui m'attendait et celui acquis pendant la réunion. Super.

Hier, c'était donc mon éval annuelle.

Je suis tellement fatiguée que je ne la redoutais même pas. Mes collègues me trouvaient trop zen et voulaient à tout prix pouvoir me rassurer mais je ne demandais rien. Si on n'est pas content, qu'on me vire.
Je serais peut-être mieux dehors même s'il fait froid?

En quelques mots : en septembre j'avais déjà discuté avec Chef sur mes envies, mon futur ou non-futur.
Donc Chef commence mon éval avec un "avant tout, comment ça va?"
S'il avait dit ça vendredi dernier j'aurais pleuré. (Pas bieeeeeeen).
J'ai tout simplement répondu "mal". Et on a passé 30-40 min à parler de la situation actuelle. On a ensuite fait l'éval proprement dite.

Et .... c'était bien.
Il a réussi à me leurrer. Ou pas?

En septembre je lui avait dit que je voulais partir peut-être au début de l'année 2010 (vers un autre service, pas folle la guèpe).
Hier, il m'a demandé de ne pas partir : il y a du boulot pour moi, je connais mon métier, j'assure un paquet de trucs. J'ai des points à améliorer dans mon travail, il pense que je devrais les améliorer et acquérir si possible d'autres compétences avant de partir. Que je vivrai mieux mon départ ainsi.

Il a dit qu'aime mon travail. Qu'il ne savait pas s'il l'avait dit ou pas assez dit ou pas clairement dit. Non il n'avait pas dit. Il le faisait avec toutes les lettres. Qu'il aimerait avoir un service tout plein de hors_cadre. Que c'est agréable de travailler avec des gens compétents et agréables comme moi, l'ambiance est bonne (tu m'étonnes : on le nourri avec nos chocolats!). Qu'il voit que je travaille énormément et qu'il voit bien la différence entre moi et d'autres CDP :
- ces autres-là qui montrent - ou plutôt veulent montrer - qu'ils dépensent beaucoup d'énergie, qu'ils font beaucoup de choses mais qu'il ne voit pas le volume, il sait qu'il n'y a pas de volume, qu'on essaie de lui faire croire qui'l y a quelque chose. Il n'est pas dupe. (Rassurant : il ne pense pas que je joue au Tetris tout l'après-midi.)
- il voit bien que si je suis au boulot encore à 21h-21h30 (sachant que j'arrive au plus tard à 8h30) et que ce n'est pas normal. Que je suis là non pas parce que je ne fous rien de la journée mais parce que j'ai une grande masse de travail à faire et que je la fais malgré tout.
Je suis la première à me critiquer, je ne suis pas contente de moi. Je lui dis ça et il me dit qu'il est content de moi. Mais qu'effectivement il faut sortir ma tête de l'eau.

La vielle chef (heu je suis plus vielle qu'elle) ne reconnaissais jamais ce genre de choses et surtout n'allais rien faire pour m'aider. J'ai donc dit à Chef que j'étais arrivée à un point : soit elle partait, soit c'était moi. Je ne pouvais plus vivre comme on était.

Il souhaiterait que l'on continue à bosser ensemble encore 1, 2, 3 ans - que je devrais penser à partir à/pendant la 3è année à partir de maintenant.

En plus il a dit que nous sommes pareils sur certains points relationnel-collègues de travail. On est transparents sur certaines réactions.
!!!!
et re-!!!!

C'est une déclaration d'amour ou quoi? Mais non, il a 3 CDP qu'il préfère parmi les XX de son service. Je suis l'un des 3.

Et hors_cadre gonfle la poitrine - heu pas trop. Regarde moi dans les yeux. Dans les yeux j'ai dit.

Punaise. Coeur dit qu'il faut nuancer son discours (voui voui voui je sais je pense pareil mais ça fait plaisir d'entendre qu'on nous aime bien, lui le méchant à la réputation de méchant qui le précède) : attendons voir la fiche de paie pour voir comment il m'aime bien et après on verra.